REPORTAGE – À Saint-Pierre-de-Caubel, des agriculteurs, soutenus par des élus et une partie de la population, aménagent une digue pour créer une retenue d’eau sur le ruisseau de Caussade. Un chantier pourtant interdit par la justice. Face aux périodes de sécheresse de plus en plus longues, les exploitants appellent au bon sens.
De notre envoyé spécial à Saint-Pierre-de-Caubel
En ce bel après-midi ensoleillé de février qui ressemble plutôt à une journée d’avril à cause des températures printanières, les engins de chantiers s’activent. Le temps presse. La digue du barrage du lac de Caussade, une retenue d’eau de 20 hectares située à Saint-Pierre-de-Caubel, sur la commune de Pinel-Hauterive dans le Lot-et-Garonne, doit être achevée dans cinq jours. Des curieux assistent au va-et-vient continu de puissants tracteurs agricoles et des tombereaux articulés jaunes. Leur moteur rugit lorsqu’ils remontent du fond de ce lac en construction, leur remorque chargée à ras bord d’une terre argileuse ocre. Au sommet de la digue, ils déchargent la terre. Un bulldozer et une pelleteuse nivellent le tout. Puis ils repartent chercher une nouvelle cargaison et ainsi de suite depuis plus de 50 jours, de 7 heures à 21 heures.
«Si cette retenue ne se fait pas, je devrais mettre la clef sous la porte. Mes cultures porte-graines destinées aux semences ont besoin d’une irrigation régulière»
Ce sont des paysans et des salariés d’entreprises agricoles de la région qui conduisent ces engins, tous convaincus du bienfait …