Le président de la République Emmanuel Macron a présenté ses vœux du Nouvel An aux Français pour la première fois de son quinquennat, ce dimanche 31 décembre 2017. Pas d’annonce inédite ni de bouleversement de la tradition des vœux présidentiels télévisés. Voici les principaux points à retenir de son allocution, qui a duré 18 minutes.
Sobriété. Le chef de l’État n’a pas bouleversé la tradition pour les premiers vœux du Nouvel An de son quinquennat. Malgré le suspense entretenu par l’Élysée, la forme est restée classique, Emmanuel Macron s’est exprimé depuis son bureau. Décor clair, drapeaux français et européen, solennité d’une table de marbre et affiche représentant Marianne. Comme les années précédentes, l’image de la façade du palais présidentiel, sur fond de Marseillaise, a précédé les vœux présidentiels. Vous pouvez revoir l’allocution du président de la République dans le lecteur vidéo ci-dessous :
Solidarité. Le président de la République a commencé par adresser ses vœux à ceux qui travaillent en ce soir de réveillon, mais aussi à ceux qui « sont seuls, souffrent, ou sont malades », leur exprimant ses « pensées fraternelles ». Il a aussi redit son engagement « d’apporter un toit » à « toutes celles et ceux qui sont aujourd’hui sans-abri », reconnaissant qu’il y avait « encore des situations qui ne sont pas acceptables » alors qu’il s’était engagé à ne plus voir personne dans la rue avant la fin de l’année. Il a réitéré cette promesse. « Comptez sur ma détermination entière en la matière », a-t-il martelé. Une manière d’inscrire cette première allocution de son quinquennat dans l’empathie et la solidarité avec tous les Français.
Action. Il n’a pas souhaité revenir sur l’année passée, mais a d’emblée réaffirmé que les transformations engagées en 2017, à l’école, au travail ou sur le climat « se poursuivront avec la même force en 2018 », soulignant qu’il n’arrêterait « pas d’agir » malgré la contestation ou les voix « discordantes ». S’il se dit prêt à les écouter, il a répété sa volonté d’action, redit sa fermeté à aller de l’avant : « Toujours à la fin, je ferai. »
Travail. C’est un élément fort de son allocution, sur lequel il a beaucoup insisté. Il faut, selon lui, « miser sur le travail, au cœur de notre société » car « c’est par le travail que notre nation sera plus forte ». La France a « besoin du travail et je le défendrai sans relâche », a insisté Emmanuel Macron, l’objectif étant que chacun puisse « gagner davantage », a-t-il dit, évoquant des formations pour « ceux qui sont au chômage », des mesures pour développer les compétences et l’apprentissage des jeunes, ainsi que l’importance de « la formation tout au long de la vie pour faire face aux grands changements ». Il a également évoqué la situation des agriculteurs, qui doivent pouvoir « vivre du prix payé », et celle des entrepreneurs avec des simplifications administratives et le droit à l’erreur.
Immigration. Emmanuel Macron a aussi abordé la question controversée de la future loi sur l’immigration dans ses vœux. Plaidant pour une ligne à la fois « d’humanité et d’efficacité », il a insisté sur le « devoir moral, politique » d’accueillir, au titre du droit d’asile « ceux qui fuient leur pays parce qu’ils y sont menacés en raison de leur origine, de leur religion, de leurs convictions politiques ». Mais pour les autres, a-t-il ajouté, « lorsque quelqu’un qui arrive sur notre territoire ne relève pas du droit d’asile et n’a aucune chance d’obtenir la nationalité française, nous ne pouvons accepter qu’il reste des mois, des années, dans une situation d’irrégularité qui n’est bonne ni pour lui, ni pour le pays ».
Europe. Le chef de l’État a appelé à un « sursaut européen » avant les prochaines échéances électorales européennes de 2019, pour ne rien céder « ni aux nationalistes ni aux sceptiques ».Il a affirmé sa conviction que « l’Europe est bonne pour la France » et insisté sur l’importance du couple franco-allemand dans cette optique.
Nation. En fin de discours, Emmanuel Macron a également appelé à la cohésion nationale, à l’engagement de tous au quotidien, empruntant à John Fitzgerald Kennedy sa célèbre phrase : « Demandez-vous chaque matin ce que vous pouvez faire pour le pays », et ajoutant : « Dites-vous à chaque instant que vous avez quelque chose à faire pour la nation. »