INTERVIEW- Philippe Mauguin, président de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), explique le travail de son organisme pour trouver des alternatives au glyphosate.
LE FIGARO. – Pourquoi le glyphosate est-il si rapidement devenu indispensable aux agriculteurs?
Philippe MAUGUIN. – Cette molécule développée dans les années 1970-1980 s’est très vite répandue dans l’agriculture mondiale car elle est très efficace contre les mauvaises herbes. C’est ce qu’on appelle un herbicide total, son application est simple et son coût relativement limité. Parmi les herbicides, le glyphosate est sans aucun doute le plus performant et il est potentiellement moins toxique que ses prédécesseurs.
Dès lors comment s’en passer?
À la demande du gouvernement à la fin de l’année 2017, nous avons cherché à évaluer toutes les alternatives mobilisables. C’est sur la base de ce rapport que les observateurs ont pu dire qu’il existe des alternatives techniques dans 85 % des cas mais pas pour 15 % restants, qui concernent notamment les cultures en terrasse ou en pente et les agriculteurs qui font de la conservation des sols pour protéger la matière organique, à qui on …