Etre un consommateur solidaire des agriculteurs, les Français sont d’accord. Mais attention, la confiance fléchit. C’est l’une des tendances majeures du sondage Ifop-Dimanche Ouest-France que nous publions comme chaque année à l’occasion du Salon de l’agriculture, sur l’image des agriculteurs.
La part des Français prêts à payer plus cher les produits alimentaires si cela doit assurer un revenu correct aux agriculteurs n’a jamais été si élevée : 64 %, soit 10 % de plus qu’il y a cinq ans. Ceux qui sont partisans d’une hausse minime (+ 5 %) du prix des produits est certes en baisse (de 42 à 37 %). Mais ceux qui accepteraient de voir le ticket de caisse se renchérir de 10 % sont plus nombreux, leur part passant de 20 à 23 %. Accepter une hausse encore plus élevée (+15 %) ? Non, sauf pour une minorité de 4 % des consommateurs.
Les Français ont confiance en leur agriculture. | Infographie Ouest-France
Attention, cependant, la partie des sondés refusant toute hausse, qui s’était jusqu’à présent tassée depuis deux ans, retrouve une légère progression (de 34 à 36 %). Il y a donc une limite à la solidarité.
42% des Français jugent les agriculteurs assistés
Les autres enseignements du sondage sont en demi-teinte. Bon point : une frange en baisse constante les juge violents (21 %), égoïstes (25 %) ou assistés (42 %). Mais sur d’autres plans, les mauvais points s’accumulent. Moins de la moitié des sondés (44 %) juge les agriculteurs respectueux de l’environnement, contre 54 % en 1999 ou 61 % il y a dix ans, avant que la chute ne devienne régulière.
Autre motif de défiance, si une majorité des sondés (54 %) estime que encore les agriculteurs respectent la santé des Français.cette opinion est en baisse tendancielle, après un plus haut à 76 % en 2009. Plus inquiétant, les sondés qui estiment que l’on peut « avoir confiance » dans les agriculteurs sont moins nombreux que jamais : 66 %. C’est certes les deux tiers des sondés, mais là encore la tendance de fond est à la baisse (80 % au début des années 2000).
Paradoxe, cette baisse de confiance, que l’on pourrait associer à un rejet de méthodes trop productivistes, ne va même pas de pair avec un sentiment d’agriculture moderne (61 %) ou compétitive (46 %). Si dans les deux cas, on constate un petit rebond à la hausse cette année, il ne corrige pas une tendance à la baisse depuis le milieu des années 2000.